salah philippe
Heureusement que la saison hivernale est de
retour et que la fréquentation du site Ain Asserdoune appartient désormais aux rares
amoureux de la nature. Les quelques promeneurs peuvent savourer la quiétude des
lieux que seule la course des eaux tumultueuses aux écumes blanches et
bouillonnantes vient rompre le silence par ses multiples cascades d’où montent
des embruns transportant des effluves aux senteurs de vase et de feuilles de figuier.
Il faut
profiter de ce bref instant car les vestiges d’un campement éphémère de la dernière saison estivale ont étaient
laissés tels quels comme pour rappeler aux usagers un retour éminent. Au dessus
des canaux, des cabanes de fortunes se tiennent encore debout, des piliers de
bois rachitiques soutiennent tant bien
que mal des toitures de canisses où se vautrent toute une récupération de vieux
tapis, de morceaux de plastiques, de pneus usagers, de plaques de tôles de zinc
rouillées.
Ce paysage
désolant et lugubre de village à
l’abandon rappelle vaguement à
tout un chacun les préoccupations d’un
conseil à la traine, pour qui encore l’esprit
de responsabilité, de fermeté, de clairvoyance, reste un vain mot. Si la
gestion du site d’Ain Asserdoune est dessus des moyens et des compétences de la
commune de Béni Mellal, il faudrait
alors commencer à prévoir à privatiser le site pour le sauver, tant qu’il est
encore temps.