La grande évasion c’est d’abord le trajet
d’autoroute Casablanca-Béni Mellal
d’autoroute Casablanca-Béni Mellal
Des pontons de fortune faute de port de
plaisance
plaisance
Y a-t-il une autorité portuaire sur le lac ?
Salah Philippe
Les heureux élus et chanceux propriétaires
de résidence en bordure du lac Bine El Ouidane profitent pleinement de ces
longues journées printanières, douces et bien ensoleillées. Les amandiers en fleurs portent leur plus bel apparat et
les pins d’Alep traversés d’un petit murmure laissent un vent frais caresser
leurs aiguilles.
Malgré les dernières précipitations, le niveau des eaux reste insuffisant, les neiges au sommet de
Jbel Azurki ne sont plus que de minces
lambeaux qui ont tendance à disparaitre au jour le jour. Leur dernière fonte n’a
malheureusement pas comme espéré assez alimentée le barrage. En surface du
bassin, plusieurs nouveaux petits ilots
émergent de l’eau et désormais leur triste
apparition fait partie du paysage, une situation qui rend la navigation plus difficile et
dangereuse.
Toutefois, et ce, malgré des pluies
bénéfiques et des chutes de neige abondantes en fin de saison une année de
sécheresse est évitée de justesse. La vigilance et la restriction seront la
devise pour la gestion des eaux d’irrigation et des eaux potables et
industrielles pour cette année. Les
cultures d’été comme le mais ou le sésame ne pourront plus bénéficier des eaux
d’irrigation du barrage.
Selon l’ABHOER, ( Agence du Bassin Hydraulique de l’Oum Er Rbia
) chargée de la gestion des retenues des barrages, en ce qui concerne le
barrage de Bine El Ouidane :
- sa situation pluviométrique par son
sous-bassin Oued El Abid du 1er septembre 2017 au 25 mars 2018, a été de 273 mm
et reste à moins de 5 % de la moyenne
annuelle.
- l’apport enregistré pour la même date a été de
447 Mm3 et reste à moins de 13 % de la moyenne
- le taux de remplissage du barrage a atteint
les 51 % pour la même période, à savoir que le volume normal de 100% est de
1233 Mm3
- les fournitures d’eau réalisées du 1er
septembre 2017 au 25 mars 2018 ont été pour l’irrigation des Béni Moussa et de la Tessaout en
aval de 126 millions de m3 et il reste
encore une demande de 330 Mm3 pour combler la demande jusqu’au 31 aout 2018.
- afin d’éviter de retomber dans le
même scénario des 17 % du taux de remplissage avant le retour des pluies espéré
au 1er septembre. Les restrictions porteront à 161 Mm3 pour les Béni Moussa et
à 44 Mm3 pour la Tessaout en aval soit un total de 205 Mm3 au lieu de 330 Mm3
comme à l’accoutumée.
- l’espérance du stock en date du 1er septembre
2018 sera de 500 Mm3 et représentera un
taux de remplissage 41 %.
Le site du lac Bine El Ouidane avec ses eaux bleu turquoise demeure exceptionnel,
les hôteliers implantés tout autour, proposent plusieurs activités pour
satisfaire une clientèle devenue de plus en plus nombreuse, ainsi VTT, Kayak, randonnée,
sport de glisse et balade en bateau mouche avec remontée de l’Oued Ahansal à la
découverte de tout le pittoresque d’une nature encore vierge sont proposés.
L’ouverture de l’autoroute reliant
Casablanca à Béni Mellal a rendu l’accès à la région plus facile. Chaque
weekend amène son flot de visiteurs, car désormais cette région fait partie du
périphérique immédiat du Grand Casablanca, comme s’est plu à le déclarer tout
dernièrement un homme politique du terroir. Pas plus de 2 heures 30 minutes
sont nécessaire pour parcourir actuellement la distance pour arriver au site de
Bine El Ouidane et profiter du plein air.
Un groupe de jeunes, gilet de
sauvetage et pagaie à la main s’affronte à la vitesse et l’endurance sur des
canoës loués pour l’occasion. Faute d’existence d’un vrai port de plaisance,
des pontons particuliers sont amarrés çà et là sur les rives du lac. Le seul
club nautique ayant vu le jour il y a de cela des décennies n’a jamais
renouvelé les membres de son bureau depuis sa création, et si besoin est,
aujourd’hui plus que jamais, vu le nombre impressionnant de yachts et surtout de bateaux mouches exploités à des fins touristiques et
utilisés pour des ballades sur le lac avec en charge plusieurs passagers à leurs bords. Une
question s’impose avant toute tragédie, y a-t-il une autorité portuaire pour le
contrôle des charges et des documents pour ces activités ?